jueves, 11 de septiembre de 2003

En francés - Sobre la situación del comercio mexicano

Le Mexique champion et victime de la libéralisation

Les Echos n° 18986 du 11 Septembre 2003 • page 10
INTERNATIONAL


Hôte de la 5e Conférence ministérielle de l'OMC à Cancún, le Mexique est lui-même un champion de la libéralisation des échanges.


Membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis sa création, en 1995, le Mexique a mis en place dès 1994 l'Accord de libre-échange nord-américain avec les Etats-Unis et le Canada, qui l'a amené à concentrer plus de 90 % de ses échanges avec son voisin direct au cours des dernières années. La récente récession américaine, qui l'a touché de plein fouet, a d'ailleurs bien montré sa trop grande dépendance vis-à-vis de son imposant voisin. D'où le souci de Mexico de diversifier ses partenaires, en cherchant à signer une série d'accords avec d'autres pays. Le Mexique est ainsi désormais lié par des accords de libéralisation des échanges avec 32 partenaires, dont l'Union européenne depuis 2000. Mais la domination américaine reste jusqu'à présent indiscutée.
Il faut reconnaître que l'Alena a permis de tripler les échanges commerciaux du pays en neuf ans, et d'augmenter de façon considérable les investissements étrangers, qui ont atteint 153 milliards de dollars dans le même temps. « Parmi les pays en développement, nous sommes après la Chine, et en concurrence avec le Brésil, le deuxième pays le plus attractifs pour les investissements étrangers », déclare Fernando Canales Clariond, le ministre mexicain de l'Economie. Et il ajoute : « C'est grâce à la mondialisation que nous avons obtenu ces ressources additionnelles. »
Concurrence asiatique
Sur le plan industriel, l'Alena a surtout provoqué un boom des « maquiladoras », ces zones franches où les importations de matières premières sont exemptes de droits de douane, afin de permettre leur assemblage et leur réexportation. De nombreuses entreprises américaines, mais également asiatiques ou européennes, se sont ainsi installées de l'autre côté du Rio Grande pour profiter des bas coûts de la main-d'oeuvre locale.
Mais si, grâce aux « maquiladoras », le niveau des exportations a vivement progressé depuis l'entrée en vigueur de l'Alena, il en a été de même pour les importations. Pour Clemente Ruiz Durán, économiste à l'Université nationale autonome du Mexique (Unam), le modèle de la croissance par les exportations a été décevant. « Pendant dix ans d'Alena, l'économie a progressé de moins de 1 point par an », renchérit Alberto Arroyo, analyste du Réseau mexicain d'action face au libre-échange. En outre, avec l'adhésion de la Chine à l'OMC, le Mexique voit ses « maquiladoras » textiles désertées au profit du géant asiatique. Les seules à résister encore à l'appel du grand large restent les industries automobiles et électroniques.


LAURENCE PANTIN

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