lunes, 21 de julio de 2003

En francés - Sobre los intercambios comerciales entre México y Francia

La France veut participer au rééquilibrage des échanges extérieurs mexicains

Les Echos n° 18949 du 21 Juillet 2003 • page 6
INTERNATIONAL

AMÉRIQUE LATINE En visite au Mexique, le ministre français des Affaires étrangères, Dominique de Villepin, a soutenu la place des entreprises françaises et européennes dans un pays qui souhaite diversifier ses partenariats économiques et commerciaux.

La France veut participer au rééquilibrage des échanges extérieurs mexicains

Au moment où le Mexique souhaite plus que jamais rééquilibrer ses relations commerciales extérieures, Dominique de Villepin, le ministre français des Affaires étrangères, a affirmé les ambitions de la France en la matière, au cours d'une visite au Mexique placée sous le signe de l'économie. Une orientation confortée par la profonde entente entre Paris et Mexico sur les grands dossiers internationaux, et particulièrement par la communauté de leur position, au printemps dernier, contre une guerre en Irak sans l'aval des Nations unies.
Plus de 90 % des exportations mexicaines continuent à se diriger vers les Etats-Unis _ depuis 1994 partenaires du Mexique et du Canada au sein de l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) _, et le fort ralentissement économique sévissant chez son grand voisin a, logiquement, touché de plein fouet l'économie mexicaine. « Pour nous, diversifier nos marchés est fondamental », a expliqué, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Luis Ernesto Derbez, vendredi lors de sa rencontre avec Domnique de Villepin. Peinant à vivifier un marché intérieur important (100 millions d'habitants), mais particulièrement atone depuis la crise de 1995 et en raison du haut niveau de pauvreté, le Mexique est devenu un gros exportateur.
« Un nouvel élan »
A la recherche de nouveaux partenaires, Mexico détient d'ailleurs le record du nombre d'accords commerciaux bilatéraux signés avec d'autres pays. Le gouvernement de Vicente Fox est ainsi actuellement en négociation avec le Japon afin d'établir un traité de libre-échange, et il vient d'entamer des discussions, la semaine dernière, pour élargir son accord commercial avec le Pérou.
« L'entrée en vigueur en juillet 2000 de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mexique a imprimé au commerce franco-mexicain un nouvel élan », a insisté le ministre français, soulignant que tous les grands groupes français ont investi au Mexique, souvent considéré par les multinationales comme une base d'exportation vers les Etats-Unis en bénéficiant du régime de l'Alena. Plus de 600 filiales d'entreprises françaises se sont implantées au sud du Rio Grande, où elles investissent bon an mal an de 500 à 600 millions d'euros chaque année, et où elles emploient 90.000 personnes, pour un chiffre d'affaires de 12 milliards de dollars.
« Près de 6 % des investissements étrangers au Mexique proviennent d'entreprises françaises. Mais cela doit encore augmenter », a précisé Dominique de Villepin. Car, si au total les investissements européens représentent de 30 à 35 % des investissements directs étrangers dans le pays, la part des Américains est toujours d'environ 50 %. Les exportations mexicaines vers la France ont, elles, augmenté de 40 % au cours des six derniers mois, et les importations mexicaines de produits français ont quant à elles crû de 5 % par rapport à l'année dernière, à 1,5 milliard d'euros.
Comme partout dans les grands pays latino-américains, Dominique de Villepin aura également entendu pendant sa visite à Mexico des doléances contre les subventions agricoles européennes. Le ministre français a alors rappelé les efforts européens en la matière, en soulignant la récente réforme de la politique agricole commune, « lors de laquelle ont été trouvées de nouvelles modalités d'administration de l'aide provoquant moins d'effets de distorsion ».

viernes, 4 de julio de 2003

En francés - Sobre las elecciones intermedias de 2003

Mexique la majorité risque d'échapper à Fox

Les Echos n° 18939 du 04 Juillet 2003 • page 8
INTERNATIONAL

MEXIQUE Les élections législatives fédérales, dimanche, risquent de laisser la composition de la Chambre des députés inchangée et de ne pas donner au président la majorité qu'il espérait.

Mexique : la majorité risque d'échapper à Fox

Alors que Vicente Fox fête, cette semaine, les trois ans de sa victoire historique à la présidentielle, les instituts de sondage laissent entrevoir un revers électoral, ce week-end, à l'occasion de législatives jugées capitales pour l'avenir économique du pays. Ses partisans, rassemblés au sein du Parti action nationale (PAN, droite), ne devraient pas obtenir de majorité à la Chambre basse. Selon les dernières enquêtes d'opinion, le PAN et le Parti révolutionnaire institutionnel (centre gauche, qui resta au pouvoir pendant soixante-dix ans) devraient recueillir chacun environ 37 % des suffrages. Aussi, la reconduction à l'identique du Congrès semble l'issue la plus probable du scrutin de dimanche.
Des électeurs sans illusion
Or l'absence de majorité lors de la précédente législature a déjà sérieusement handicapé le gouvernement, incapable de faire voter un bon nombre de réformes. Que ce soit dans le domaine de la fiscalité, du marché de l'emploi ou encore de l'énergie _ autant de secteurs indispensables à la croissance _, les grands projets de modernisation économique et sociale de ce libéral, ancien patron de Coca-Cola Mexique, ont régulièrement été torpillés par un Congrès hostile. Et les trois dernières années de sa présidence pourraient voir ces réformes cantonnées dans une impasse.
Federico Estévez, professeur de sciences politiques à l'Institut technologique autonome du Mexique (Itam), n'attribue pas l'échec annoncé du PAN lors du scrutin de ce week-end à de quelconques erreurs du gouvernement. Le Mexique est certainement le pays d'Amérique latine qui se porte le moins mal (voir ci-dessous) et Vicente Fox jouit toujours d'une forte popularité, avec 60 % de satisfaits, selon les sondages. En fait, « l'électorat mexicain préfère diviser le pouvoir. Il ne veut pas de majorité d'un seul parti ».
Les Mexicains ne s'accordent pas sur un projet politique, et la majorité d'entre eux ne veut pas que les réformes soient mises en oeuvre, juge le politologue. En outre, le système politique mexicain souffre d'un manque de professionnalisme : il est impossible pour les élus de briguer une réélection. D'où l'extrême difficulté, pour certains d'entre eux, de se faire connaître du public.
A ces difficultés s'ajoute le fait que le débat politique n'a passionné ni les électeurs ni les médias. Les Mexicains sont sans illusion face à une corruption généralisée, à une pauvreté qui frappe la moitié d'une population de 100 millions d'habitants et à une insécurité que seule la Colombie surpasse en Amérique latine. La preuve ? nombre d'électeurs déclarent même ne pas être sûrs de la date des élections.
Une campagne « mesquine »
Les instituts de sondage laissent du coup entrevoir un taux d'abstention compris entre 50 % et 60 %, un record absolu pour une élection de cette envergure. « Aucun parti n'a pris cette campagne au sérieux », estime Federico Estévez. Elle a été « partisane et mesquine. Sans principes et sans idées, elle s'est caractérisée par l'absence de véritable programme ou de propositions ».
Ironie du sort, le seul débat qui ait réussi à déchaîner les passions a été celui de la publicité politique. Les partis d'opposition ont en effet demandé le retrait d'une série de messages publicitaires vantant les succès du gouvernement, qu'ils considéraient comme de la propagande à peine déguisée pour le PAN. La présidence a finalement accepté de ne plus diffuser les spots incriminés, pour entreprendre une nouvelle campagne en faveur du vote. Celle-ci a été interdite à son tour par l'Institut fédéral électoral, chargé de veiller au bon déroulement du processus électoral.

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Une économie encore trop dépendante de l'extérieur

Les Echos n° 18939 du 04 Juillet 2003 • page 8
INTERNATIONAL

MEXIQUE Une économie encore trop dépendante de l'extérieur

Les milieux d'affaires mexicains commencent à dénoncer une politique peu créatrice d'emplois et trop dépendante de l'étranger.



Ce n'est pas un hasard si deux personnalités du secteur économique et financier mexicain ont publiquement critiqué, en pleine campagne électorale, la politique économique du gouvernement. Guillermo Ortiz, gouverneur de la banque centrale mexicaine, a récemment déclaré que le gouvernement « dépense peu et dépense mal ». De son côté, Carlos Slim, propriétaire du géant mexicain des télécommunications Telmex et l'homme le plus riche d'Amérique latine selon « Forbes », a encouragé le gouvernement à abandonner la politique d'austérité et à augmenter les investissements productifs et en infrastructure, quitte à accroître le déficit public.
Pas de moteur de relance
Ces déclarations ont pris l'opinion publique et le gouvernement par surprise. Les milieux d'affaires ont été l'un des catalyseurs de la victoire de Vicente Fox à l'élection présidentielle de 2000 et jusqu'à présent les entrepreneurs faisaient partie des plus fervents défenseurs de l'administration. Le fait que certains d'entre eux commencent à remettre en cause la politique économique gouvernementale en dit long sur leur frustration.
Les résultats économiques du pays sont en effet mitigés. La croissance est très faible, même si la chute de régime de l'économie mondiale ne s'est pas traduite par une véritable crise, explique Edna Jaime, directrice du Centre de recherche pour le développement (Cidac). Le président n'a pas eu de chance, reconnaît Francisco Lelo de Larrea, sous-directeur du Centre d'études économiques du secteur privé : la crise américaine affecte directement le pays, qui dépend énormément de l'extérieur. Malgré tout, le gouvernement a su maintenir la stabilité macroéconomique, souligne-t-il.. La politique monétaire et fiscale est responsable, le déficit est contrôlé et la dette extérieure diminue.
En revanche, l'économie mexicaine dispose d'une population active qui augmente de un million à un million et demi de personnes par an. Or les faibles taux de croissance de ces dernières années n'ont pas permis la création d'emplois en nombre suffisant pour couvrir les demandes. Par ailleurs, la dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs est un handicap réel, l'économie interne ne disposant pas de moteur de relance, explique Edna Jaime. En outre, les dépenses publiques sont improductives et le gouvernement ne perçoit pas assez d'impôts.
A la moitié du chemin
Or les secteurs qui pourraient attirer des capitaux et relancer le marché domestique ne sont pas ouverts à l'investissement privé, déplorent les économistes. D'où la nécessité de réformes structurelles, comme celles concernant l'énergie électrique ou le pétrole. Le gouvernement a démontré là son inexpérience, estime Lelo de Larrea, en se révélant incapable de susciter un consensus sur les réformes nécessaires. Le Mexique est à la moitié du chemin vers une économie de marché, conclut Edna Jaime. « C'est une économie qui n'a pas encore complètement défini sa vocation. » En d'autres termes, le gouvernement manque d'un véritable projet économique.