viernes, 4 de noviembre de 2005

En francés - Sobre el programa Oprtunidades

La Banque mondiale félicite le Mexique

La Tribune - édition du 04/11/05


Dixième économie mondiale en termes de PIB en 2004, le Mexique est aussi l'un des quinze États les plus inégalitaires au monde. Toutefois, si les inégalités persistent dans le pays aztèque, la pauvreté perd du terrain, que le concept soit défini au sens strict ou au sens large. Alors que plus de 37 % des Mexicains ne pouvaient pas manger à leur faim en 1996, ils n'étaient plus que 17,3 % dans cette situation de pauvreté extrême l'année dernière. De même, alors que 69,6 % des Mexicains vivaient en 1996 en situation de pauvreté "patrimoniale" (c'est-à-dire sans pouvoir couvrir au moins leurs besoins en logement, habillement et transports), ils n'étaient plus que 47 % dans ce cas-là en 2004.

Le pays a d'ailleurs été félicité par la Banque mondiale pour son programme de lutte contre la pauvreté baptisé Oportunidades. Mis en place en 1997, après la dévaluation du peso de 1995 qui avait considérablement augmenté le taux de pauvreté, ce programme consiste à offrir des aides aux familles les plus démunies à condition qu'elles envoient leurs enfants à l'école, se soumettent à un suivi médical et prennent des cours de nutrition. "L'idée est de garantir que le soutien financier que l'on donne aux familles n'ait pas seulement l'effet à court terme d'augmenter leurs ressources, mais de changer les conditions structurelles de la pauvreté", explique Miguel Székely, sous-secrétaire à la prospective, la planification et l'évaluation au ministère du Développement social.

La Banque mondiale est tellement enthousiaste qu'elle a encouragé un certain nombre de pays voisins à prendre Oportunidades comme modèle pour créer leur propre programme d'action contre la pauvreté. Au Mexique, Oportunidades ne manque pourtant pas de critiques. Certaines études ont montré que la baisse de la pauvreté pouvait être due au moins autant aux transferts de fonds des immigrants mexicains travaillant aux États-Unis à leurs familles qu'au programme lui-même. D'autre part, comme le souligne Julio Boltvinik, sociologue et député d'opposition, la solution au problème de la pauvreté ne consiste pas seulement à éduquer les jeunes mais à leur offrir des emplois correspondant à leurs capacités.

Tous les experts jugent que la pauvreté ne pourra vraiment reculer au Mexique que si les inégalités diminuent. Pour cela, le pays doit entreprendre une réforme fiscale qui permettrait une meilleure redistribution des ressources.

Laurence Pantin, à Mexico